Fic 9

Un couple improbable

Après la disparition de Sookie dans le monde des fées.

 
 Jessica décida de se rendre au Fangtasia, ce soir-là. Le bar était rempli, Pam était à l'entrée.
 - Salut, lança Jessica.
 - Tiens, le bébé vampire est de retour ! Entre donc !
 Jessica bouscula quelques curieux pour passer et se dirigea vers le bar du Fangtasia. Elle commanda un True Blood et le but d'une traite. Cette boisson était toujours aussi dégoûtante.
 - Jessica ? entendit-elle soudain.
 Elle se retourna et fit face à Jason Stackhouse, le meilleur ami de Hoyt.
 - Jason ? Qu'est-ce que tu fous là ?
 - Oh, je traîne un peu. Je viens m'amuser.
 - Cool. Euh, ça va ?
 - Oui, et toi ?
 Jason s'installa à côté de Jessica et commanda une bière. Ils discutèrent tous les deux jusque tard dans la nuit. Jessica se rendit compte que Jason avait aussi de gros problèmes, de son côté. Elle se sentit écoutée, lorsqu'elle se confia à lui. Il semblait s'intéresser à elle. Et Jessica avait tellement besoin d'attention, en ce moment !
 - Tu veux que je te ramène chez Hoyt ? proposa soudain Jason.
 Jessica secoua la tête. Les idées se bousculaient dans son cerveau, elle ne se sentait pas très bien.
 Soudain, la porte du bar s'ouvrit. Un groupe de loups-garous entra. Jessica reconnut Alcide parmi eux, grand, brun, magnifiquement moulé dans un jean et une chemise à carreaux. Une incroyable aura de virilité sensuelle émanait de lui. Jessica la sentait, elle était persuadée de ne pas être la seule.
 Le téléphone de Jason sonna, interrompant Jessica dans ses fantasmes.
 - Je dois y aller, Jessica, annonça Jason après avoir raccroché.
 - Bien sûr, bonne soirée.
 Il s'en alla rapidement. Jessica écouta Alcide demander à Pam si Eric était là. Depuis la disparition de Sookie, Eric ne venait pas souvent au Fangtasia. C'était certain, il mijotait quelque chose de louche.
 Pam congédia les loups-garous à sa manière, leur assurant qu'Eric était absent. Jessica soupira en regardant Alcide quitter le bar sans faire d'histoire. S'il s'était déplacé jusqu'à Shreveport, quelque chose d'inquiétant devait être arrivé. Elle se demanda si elle ne devait pas avertir Bill. Celui-ci était tellement occupé qu'elle décida de ne pas l'embêter pour des histoires de loups-garous.
 Elle se leva, déposa un billet sur le comptoir et rejoignit Pam.
 - Que voulaient les loups ? interrogea-t-elle.
 - Ils voulaient voir Eric, pas Jessica, que je sache.
 - Mais, pourquoi viendraient-ils uniquement pour voir Eric ?
 - Écoute, je ne suis pas la colporteuse de potin du quartier, alors si tu as besoin de réponse, va voir une médium ou je ne sais quelle autre connerie du genre !
 - Je pensais que tu m'aiderais.
 - On n'est pas amies, que je sache.
 Pam se détourna et se dépêcha de s'en aller. Elle n'était jamais très gentille, mais Jessica savait qu'au fond elle pouvait se montrer sensible. Pas ce soir, apparemment.
 Jessica sortit du bar, à la recherche d'Alcide et sa bande. Elle huma l'air, et détecta l'odeur significative des loups-garous. Ils étaient partis en direction du centre-ville. Jessica suivit leur odeur  jusqu'à une ruelle. Ils n'étaient pas là. Elle avait dû faire fausse route.
 Elle se demanda soudain pourquoi elle suivait les loups-garous. Ils n'allaient rien lui apporter, même pas un élément de réponse. Ils lui demanderont de les laisser tranquille, lui diront que cette affaire ne la regardait pas, que la babyvamp qu'elle était ne pouvait pas comprendre. Peut-être les suivait-elle parce qu'elle ne voulait pas rentrer chez elle, qu'elle ne voulait pas voir Hoyt, et encore moins lui parler. Certes, c'était un très gentil garçon, mais Jessica et lui ne s'entendaient plus comme autrefois. Ils étaient bien trop différents.
 Un bruit derrière elle dans la ruelle la réveilla. Un groupe d'une dizaine d'humains se tenait derrière elle, tenant des armes diverses dans les mains. L'intolérance de certains groupuscules anti-vampires lui filait des boutons. Ils voyaient tous en elle un monstre, alors qu'elle avait été comme eux il n'y a pas si longtemps que ça.
 - Hé, suceur de sang ! la héla un homme qui tenait une caméra en main. Viens par-là, qu'on montre au monde entier comment vous devez mourir !
 Elle cligna des paupières, se demanda que faire face à cette bande d'imbéciles. Si elle avait pu voler comme Bill, elle se serait enfuie sans faire de vagues. Seulement, elle était coincée dans la ruelle avec une bande de crétins.
 - Bonsoir, messieurs, dames, lança-t-elle pour détendre l'atmosphère.
 Une femme courra vers elle, une bombe à l'argent en main, et aspergea le visage et les yeux de la vampire. Celle-ci, prise au dépourvu, tomba à terre et hurla de douleur. Les autres humains fondirent sur elle à la vitesse de l'éclair pour lui attacher les mains et les pieds avec des liens d'argent qui la brûlaient. Elle se retrouvait coincée, à la merci de ses agresseurs, qui ne valaient au final pas mieux qu'elle.
 Soudain, les bruits excités des humains se tarirent. Jessica, aveuglée par le spray à l'argent, ne voyait pas ce qui se passait autour d'elle, mais les bruits semblaient plutôt éloquents. Des feulements d'animaux lui parvenaient. Des loups !
 Elle entendit des bruits de pas rapides et des cris de terreur. Quelqu'un vint soudain se positionner à côté d'elle et lui détacha les mains et les pieds, la libérant de ses souffrances. Ne restaient que ses yeux, qui lui brûlaient atrocement. Aveugle, elle ne put que sentir l'odeur de son sauveur. Un loup-garou, sans aucun doute, qui avait repris forme humaine. Elle ne put s'empêcher de tendre la main vers le sauveur inconnu. Elle buta sur un torse de béton, nu et doux, viril.
 L'homme-loup posa ses mains sur le visage de la vampire. On aurait dit qu'il examinait les yeux meurtris et le visage brûlé de la jeune vampire. Ensuite, il plongea sa main dans la chevelure de la femme et elle finit par le prendre dans ses bras, éperdue de reconnaissance envers l'homme qui venait de la secourir. Elle savait combien il coûtait aux loups-garous de sauver un vampire, leur pire ennemi. Elle le serra fort contre lui, et remercia le ciel de l'avoir doté de pouvoirs surhumains. Ainsi, il ne risquait pas d'être étouffé par l'étreinte de la vampire.
 A tâtons, elle chercha ses lèvres et les effleura du bout de l'index. Le loup-garou, excité, posa ses lèvres sur ceux de la vampire. Il lui offrit un baiser fougueux, passionné, comme il en offrait rarement. Excité par la situation, il aurait été prêt à faire l'amour à la vampire à même le sol de la ruelle. Elle le poussa pour l'allonger sur le sol et il se laissa faire. Il n'aurait pas été contre un peu de bon temps avec la jeune vampire. Même si elle ne savait pas qui il était, elle semblait ressentir le même besoin.
 Il la déshabilla rapidement et l'attira vers un coin plus sombre de la ruelle. Toujours aveugle, Jessica suivit le loup-garou, le laissait faire ce qu'il voulait d'elle. Elle lui accordait sa confiance, ne sachant que faire. Elle était perdue au milieu d'un océan de douceur et le loup-garou était son bateau. Il lui faisait connaître quelque chose de différent, quelque chose de cent fois meilleur que ce qu'elle avait connu jusqu'alors, avec Hoyt.
 Hoyt ! Oh, non ! Qu'allait-elle faire ? Qu'était-elle en train de faire ?
 Elle réfléchit un instant, sans pour autant se défaire de l'étreinte fougueuse du loup-garou inconnu. Il était trop tard pour renoncer. Hoyt n'en saurait jamais rien, de toute manière. Elle ne lui dirait rien. Et le loup-garou finirait par s'en aller et ne plus jamais revenir. Mais, avant, il allait lui offrir le bonheur sur un plateau.
 Le loup-garou l'allongea sur le sol et pesa sur elle de tout son poids. Il savait apparemment ce qu'il faisait, et Jessica prit un malin plaisir à s'abandonner à ses soins. Il lui offrait des caresses outrageuses, des baisers osés et pourtant pleins de tendresse. Cet inconnu avait de la tendresse à revendre pour la vampire qu'elle était, le « monstre » qu'elle était devenue. Il ne la connaissait pas, elle non plus, mais il prenait soin d'elle.
 Elle aurait tant voulu voir son visage, voir l'expression de ses traits lorsqu'il atteindrait l’extase absolu. Elle aurait voulu savoir à quoi il ressemblait et aurait voulu dévorer des yeux la moindre parcelle de son corps d'homme. Au lieu de quoi elle fit courir ses mains sur ce corps afin d'en découvrir tous les détails. Il devait certainement être très séduisant. Ses muscles bandés témoignaient de sa force, ses cheveux doux comme la soie étaient agréables au toucher.
 Il mettait tous les sens de Jessica en émoi, lui procurant un plaisir infini d'une simple caresse experte à un endroit stratégique. Il l'embrassa passionnément avant d'entrer en elle avec une infinie douceur, prêtant attention à a moindre de ses réactions. Lorsqu'elle émit un gémissement plus fort que les autres, il accéléra le mouvement, jusqu'à l'amener au septième ciel. Elle cria peu avant lui et il déversa en elle le fruit de son plaisir.
 Elle était encore vierge, chose étrange chez un vampire. Personne ne lui avait jamais parler de ça. S'il avait su, aurait-il été jusque là avec Jessica ? Pourquoi avait-il eu l'envie irrépressible de lui faire l'amour ? Se doutait-elle de qui il était ? Alcide se posa plein de questions en reprenant son souffle, en se détendant aux côtés de son amante. Jessica n'avait pas l'air de se rendre compte qu'il n'était autre qu'Alcide. Si elle l'avait su, l'aurait-elle permis de continuer ? Se serait-elle offerte ainsi à lui ?
 Elle semblait si comblée. Ses traits n'exprimaient que de la plénitude, du plaisir.
 - Comment vous appelez-vous, mon beau sauveur ? demanda-t-elle soudain en se serrant contre lui.
 Alcide, pris au dépourvu, se demanda s'il devait répondre. Reconnaîtrait-elle sa voix ? Et, si oui, comment allait-elle réagir ? Le giflerait-elle ? Lui demanderait-elle de s'en aller ? Alcide n'avait étrangement aucune envie de quitter Jessica.
 Un bruit de pas fut sa sortie de secours. Il ramassa les vêtements de la jeune femme, se leva prestement en l’entraînant avec lui, et courut vers sa voiture. La jeune vampire ne dit mot, se laissant faire par « son beau sauveur ». Que pouvait-il lui faire ? La violer ? Elle ne demandait pas mieux. Elle avait déjà envie de connaître encore et encore le plaisir que venait de lui procurer l'inconnu. Elle se fichait de son nom, de qui il était, elle ne voulait à présent que son corps pressé contre le sien, brûlant et moite.
 Lorsque la voiture s'arrêta, Jessica avait tant bien que mal réussi à se rhabiller. Le loup-garou l'aida à sortir de la voiture et la guida jusque dans une maison, si elle en croyait les odeurs et les bruits. Elle s'efforçait de garder tous ses sens éveillés pour se repérer dans l'espace. Elle n'avait jamais été aveugle et cet exercice nouveau lui semblait trop compliqué. Dans un bon lit douillet, en compagnie du bel inconnu, elle n'aurait pas à se situer dans l'espace, juste à éveiller ses sens...
 Elle se sentit soudain enfermée dans une sorte de placard.
 - Le soleil va bientôt se lever, reposez-vous.
 La voix virile et masculine avait beau venir de loin, il lui sembla qu'elle la connaissait. Elle se demanda si l'homme resterait auprès d'elle le lendemain pour qu'elle puisse tenter de découvrir son identité.

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 Lorsque Jessica ouvrit les yeux le lendemain, elle fut surprise de constater qu'elle arrivait à voir ce qu'il y avait autour d'elle. Elle était si heureuse de voir... des vêtements d'homme et des boites de chaussures ! Elle ouvrit la porte du placard et posa ses pieds nus sur la moquette douce d'une chambre à coucher.
 En face d'elle se tenait Alcide. Elle fut d'abord surprise de le voir, puis elle comprit tout. Elle avait couché avec Alcide ! Oh, alors, là ! Si elle avait su ! Oui, qu'aurait-elle fait si elle avait su ? L'aurait-elle pour autant repousser ? Lui aurait-elle demander d'arrêter ses caresses ?
 Sur un coup de tête, elle plongea dans les bras du loup-garou, qui la serra volontiers contre son torse puissant. Elle voulut le déshabiller à la hâte, mais il ne servait à rien de se presser.
 Ils allaient reprendre là où ils s'étaient interrompus...