Fic 2

L’éveil du désir par Maryanne.

            Mes paupières lourdes ouvrirent et ce que je vis c’est le soleil éclatant d’un début de matinée. J’humai l’air qui était gorgée de rosée du matin et de senteur boiseux. Des cris stridents vinrent chatouiller mes tympans ainsi qu’une légère bise. Me relevant sur mes coudes, je constata que j’étais encore une fois dans la forêt sur une couche de mousses et de feuilles. Bizarre, pourtant, hier soir, j’étais bien confortablement installée dans mon lit, et, là, je suis là et une nouvelle fois nu comme un ver. Me secouant, je vis que le soleil se réchauffait et donc cela signifiait que j’allais être encore en retard au bar et que mes livraisons seraient devant ma porte. Hop! Me changeant rapidement en colley, je courus vers mon mobile home. Arrivée à l’arrière, je remarqua que Terry avait ranger les livraisons et faisait le ménage à l‘intérieur. Je me précipita dans ma maison et je m’habilla rapidement. Poussant la porte du bar, Terry m’accosta:

_ Hé! Sam! Enfin là! T’étais où? J’ai cogné à ta porte mais je n’ai eu aucunes réponses.

_ Euh! J’avais un truc à faire en ville tôt ce matin, désolé! , mentis-je.

Je me voyais mal lui dire que je dormais nu dans la forêt et que je ne savais pas comment j’étais arrivé là.

_ Bon. Et bien, c’est pas grave! J’ai tout rangé, t’inquiète, me répondit Terry en filant nettoyer les toilettes des dames.

 

Me précipitant dans mon bureau, je vis que le voyant du répondeur clignoté, je le mis en marche tout en vérifiant  le bon de livraison car, bien sûr Terry l’avait bien mise en évidence. « Ah! Sacré Terry! »pensai-je. Le premier message s’enclencha :

_ Bonjour, Sam! C’est  Arlène! Euh! … Je ne peux pas venir cette aprèm Cody est malade …

_ Ah! La barbe celle-là. dis-je tout haut.

Le message suivant arriva :

_ Sam! Sam! Bon, t’es pas là! C’est Jason! Tu veux venir samedi matin à la pêche avec Hoyt. C’était sympa la dernière fois. Rappelle-moi si tu viens.

_ Plus tard, répondis-je au répondeur. J’ai pas le temps.

Le dernier message défila sans rien m’apprendre de plus. Je décida d’appeler Sookie en renfort. De toute façon, elle me doit bien çà après tous ces congés pour son foutu vampire. Ah! Celui-là! Depuis que j’ai bu de son sang. Je fais vraiment des rêves étranges notamment de lui mais pas seulement. Pzzit! Bon, après quelques secondes, elle finit par décrocher:

_ Allo!

_ Sookie, c’est Sam! J’ai besoin de toi cet aprèm! Çà te dit!

_ Sam! Çà va? T’as une voix bizarre?

_ Oui. Oui. Répondis-je en élevant la voix. Bon, peux-tu venir cette aprèm ou quoi? C’est pour prendre le service d’Arlène. Ces gosses sont malades.

_ Okay, je suis dispo.

_ Bon, à cette aprèm ….

Je raccrocha avant qu’elle ne me réponde. Elles est pas possible, celle-là, à chaque fois, elle me met hors de moi. Çà doit être son don qui m’agace en ce moment ou alors, c’est autre chose. M’asseyant, mes pensées divaguèrent.

 

Depuis, bientôt un mois, je me retrouvai presque chaque nuit dans cette forêt et je ne savais pas pourquoi? La seule chose qui me revient c’est-ce drôle de rêve que je fais. Il commence toujours de la même façon. Je suis dans la peau d’un magnifique colley et je cours, j’adore çà. Tout à coup, je me rends compte que je poursuis une proie, un lapin. Hum! J’ai faim. Il me le faut alors je cours de plus en plus vite. Son fumé délicieux est de plus en plus proche, mais il se modifie à mesure que j’approche. Il change et, soudain, un voile blanc est devant moi. Il flotte comme les voiles d’un navire. C’est une personne. Elle! Mais cela ne pouvait être possible, elle était morte depuis 6 mois, déjà. Comment pouvait-elle être là, riant devant moi? La robe la fait paraître irréelle et inaccessible. Pourtant je la veux. Puis, elle s’approche comme pour répondre à mon appel et se met à chuchoter quelque chose à mon oreille que je ne comprends pas. Cette proximité déclenche ma métamorphose en homme. Tendant la main, elle la glisse dans les mèches de me cheveux, puis descendant vers mes oreilles qu’elle se met à caresser. Cela me comble de plaisir et des souvenirs de mes 15 ans resurgissent. La première fois que l’on avait fait l’amour. Je n’y connaissait rien et je pensais que ces gestes étaient mal. Pourtant, quand elle m’a caressé avec ces mains furieuses sur tout le corps, j’ai pris le meilleur pied de toute ma vie. Mais, ceci je ne l’ai dit à personne, même pas à moi-même. Pour moi, à l’époque, tout ceci n’était pas réel et pas très catholique. C’est cela qui m’a poussé à fuir. Pourtant, je le regrette de temps en temps, comme à cet instant , où ces mains m’offrent la même chose. Mais, dans mon adolescence, je n’étais  pas prêt et j’avais constamment peur à cause de ce que je suis. Et puis, après, je me réveille dans cette forêt, nu tous les matins après ce rêve. Alors qu’il y a quelques mois, pour me débarrasser de cette peur, je lui est planté une de mes cornes dans le cœur et pourtant, je m’aperçois aujourd’hui, que j’ai des remords. Pourquoi ne pas m’avouer tout simplement que je la désire toujours autant? Que ce qu’on a fait ensemble était l’une des choses les plus extraordinaires qu’il me soit arrivé?

_ Putain, je délires ou quoi? Dis-je soudain tout haut. Reprends-toi, abruti! Arrêtes de faire le con! Elle est morte et c’est mieux ainsi.

Décidant qu’il était temps d’aller bosser, je sortis et travailla jusqu’à tard, ce soir là. Il était environ 23h, quand une chose bizarre se produisit. Sookie servait Hoyt et Jason, qui plaisantaient comme deux gosses. Quand, soudain, la porte d’entrée s’ouvrit sur elle. Non, c’est impossible, pourtant, elle alla s’asseoir comme si de rien n’était, à une table, seule. Sur le coup, le verre que je tenais,  glissa et Holly qui passait par là, me dit:

_ Eh, Sam! Fais gaffe! Tu veux un coup de main pour ramasser.

_ Non. Non. Je vais me débrouiller, répondis-je sans quitter des yeux la femme assise.

Dans ma tête des centaines de questions fourmillaient. Comment étais-ce possible? C’est impossible! Personne ne la reconnaît ou quoi? Pourquoi restent-ils sagement assis? Et çà continuait sans cesse dans ma tête. Après ma besogne, je me dirigea d’un pas raid vers sa table:

_ Alors, comment es-tu revenue? Demandai-je sans préambule en la fixant d’un regard noir.

Elle parut surprise et même effrayée.

_ Mais … Mais qu’est-ce qui vous prends, Monsieur? Me répondit-elle. Je ne vous connais pas et puis vous êtes qui pour me parler sur ce ton.

_ Ah! Ah! …. Dis-je en rigolant. Très drôle la plaisanterie. Tu me prends pour un idiot. Je sais qui tu es et tout le monde le sait, criai-je de plus en plus fort.

_ Arrêtez! Vous êtes cinglé. On ne se connaît pas et vous m’agressez, me répliqua-t-elle apeurée et se relevant pour s’en aller.

Plus rapide qu’elle, je lui saisis le poignet.

_ Lâchez-moi! Cria-t-elle.

A cet instant, toutes les personnes présentes se retournèrent sur nous et me dévisagea. Sookie, qui passait par là, s’arrêta et s’approcha:

_ Sam! Qu’est-ce qui te prends? Pourquoi cries-tu sur cette femme et la maintiens-tu? Me dit-elle sur un ton incertain.

_ Je … Non, mais tu plaisantes ou quoi, rétorquai-je en la secouant. Tu sais très bien qui c’est?

_ Lâchez-moi, grosse brute! Hurla-t-elle.

_ Non. Je ne sais pas qui c’est, mais ce que je sais c’est que tu lui fais mal et que tu l’agresses, alors arrête, je t’en supplie, me répondit-elle en tendant un bras devant moi.

_ Quoi? Non. Non. …. Dis-je de plus en plus agité. C’est quoi ce truc, Tu fais comment? Lui répliquai-je en la fixant intensément d’un regard glacial en m’approchant lentement de son visage.

_ Vous …. Vous êtes malade! Çà va pas la tête, dit-elle en sanglotant et essayant de fuir.

Hoyt que je ne regardais pas me sauta dessus et je lâcha prise et finit à terre.

_ Désolez, mec! Je n’avais pas le choix. Allez, on se calme, me dit-il en serrant plus fort sur l’étreinte.

Car moi, la seule chose que je voulait c’est partir à sa suite, je la vis fuir par la porte d’entrée aussi vite que possible. Pendant ce temps, tout le monde se rassembla autour de moi et me fixait d’un regard attristé et affolé. Me ressaisissant, je me calma, ce qui permit à Hoyt de relâcher sa prise et de se relever. Jason, qui, était face à moi, me tendit la main. Je me releva d’un pied gauche et ils me conduisirent tous les trois dans mon bureau.

 

 Je m’assis sur mon fauteuil préféré devant trois paires d’yeux inquiets et surpris.

_Et, mec, qu’est-ce qui t’a pris? Demanda Jason sans avis.

Sookie suivit:

_ Sam, tu te sens bien ou quoi? Qu’est -ce qui t’as pris d’agresser cette pauvre jeune femme?

_ Mais … Çà va pas chez vous, répondis-je sur un ton critique. Vous ne l’avais pas reconnue. C’est elle.

_Qui elle? Demanda Sookie d’un ton inquiet.

_ Mais, elle! Bon sang! Maryanne. Rétorquai-je d’une voix menaçante et exaspérée.

_ Maryanne.. Chuchota Sookie. La ménade. Mais, non, c’est pas elle. On la tuait, tu te souviens!

_ Quoi? Quoi? Dit Hoyt avec des yeux exorbités.

_ Euh … Jason, si tu emmenais Hoyt à l’extérieur, prendre une autre bière, dit Sookie d’un air contrit.

_ Oui. Oui. Dit Jason précipitamment.

Jason et Hoyt sortit de pièce et me laissant seul avec la moralisatrice, qui me prend pour un dingue. Alors que je sais très bien que c’est eux les aveugles.

_ Sookie, je te jure que c’est elle; je la reconnaîtrai entre mille et c’est elle.

_ Mais t’es malade, ce n’était pas elle et, d’ailleurs, elle ne lui ressemblait pas du tout, répliqua-t-elle.

_ Mais si, répondis-je. D’ailleurs, c’est la même. T’es aveugle ou quoi.

_ Non. Mais t’es tombé sur la tête. Cette jeune femme n’était pas Maryanne et, puis de toute façon, elle est morte, me cria-t-elle.

_ Tu t’entends parler. Vous êtes tous amnésiques ou quoi, répliquai-je d’une voix égale.

_ Écoute, Sam, me dit-elle yeux dans les yeux. Je crois que tu es fatigué. D’ailleurs, les cernes sous tes yeux me le confirment. Tu dors bien en ce moment?

A ce moment-là, j’ai compris, elle voulait lire en moi. « Pense oui. » me dis-je en me le martelant dans le crâne.

_ Euh!… Oui, chuchotai-je.

_ Ah! Ah! Je sais très bien que tu me mens. Alors, qu’est-ce qui tracasse? Me questionna-t-elle en continuant de me fixer.

Fuyant son regard inquisiteur, je dis précipitamment:

_ Écoute, tout va bien. Trop de surmenage et de taf, retourne bosser. Je ne te paie pas à me faire la conversation.

_ Mais Sam, protesta-t-elle en essayant de trouver une excuse minable. Je m’inquiète pour toi, allez dis-moi.

_ Oui. Oui. C’est çà. Occupe-toi plutôt de ton vampire!

Me regardant une dernière fois avant de franchir la porte, elle disparut vexée pour l’ensemble. Mais, enfin, on me laissait respirer. En y repensant, je crois que j’ai été drôlement dur avec elle. Cependant, elle est souvent agaçante avec toutes ces questions et son espionnage mentale. On croirait le FBI dans son ensemble intégré dans une petite blonde à la poitrine généreuse.

 

Les heures passèrent sans nouvelle incident et moi je suis resté seul dans mon bureau à mijoter mes pensées.  A trois heures, Holly est venue me dire que le bar était désert et qu’il avait tout nettoyer. Lui indiquant qu elle pouvait partir avec les autres, je fermerai ensuite Je me suis retrouvé seul et morose. Quelques minutes après avoir fermé, j’entendis dehors quelque un qui chantait. Croyant à une blague ou à une ivrogne de passage, je suis sorti à sa rencontre. Quel ne fût pas le choc quand je constata que la personne n’était autre qu’elle, Maryanne, vêtue de la robe blanche de mes rêves, chantant et dansant sous la lune.

_ Bon, alors là, je ne rêve pas. Donc, que fais-tu là? Dis-je sur un ton menaçant et surtout furieux.

Pour toute réponse, elle ria de plus en plus fort et continua son manège. M’avançant lentement vers elle, je lui dis une nouvelle fois:

_ Alors , comment fais-tu pour être là?

Et là, elle me dit:

_ Mais, mon petit chiot, j’ai toujours été là. Tu es à moi et ce n’est pas une blondasse et son vampire qui vont me détruire.

_ Quoi? Comment, Mais je t’ai tué, lui répliquai-je avec des yeux ahuris.

_ Tu crois vraiment qu’une petite corne dans le cœur, va me tuer, me répondit-elle d’une voix sifflante.

Ne sachant que dire, je me tût:

_Non, mais vous rêvez vous les créatures faibles. Tu crois vraiment tout ce que je dis sur les Dieux, la folie et le reste. Non, mais vous êtes tous des crétins. Vous, les humains et les vampires. Eux, qui se croient supérieur. Pauvre suceur de vinasse sans cœur que l’on peut tuer d’un petit bout de bois. J’étais là avant eux, bien longtemps avant et je serai présente après eux et je continuera de faire ce que j’aime. Créer des situations où je suis la maîtresse et où je peux me conduire comme je l’entends.

Continuant la fixer, elle poursuivit:

_ Alors, mon bel animal, tu viens courir.

_ Quoi? Non, mais t’es cinglée, lui rétorquai-je furax et surtout apeuré. Je ne viendrai nulle part. Et, dis-moi, c’était quoi ton bazar tout à l’heure?

_ Oh, çà! Super mon numéro, me répondit-elle ne me prenant les mains pour danser.

_ Mais, alors pourquoi ne t’ont-ils pas reconnue?

_ Oh! Ce n’est qu’un petit tour de passe-passe, me dit-elle avec ses yeux rieurs et sa chevelure dansante au rythme qu’elle lui imposait.

_ T’en as beaucoup comme çà.

_ Des tonnes si tu veux savoir, me répondit-elle, et puis je suis pleine d’autres pouvoirs dont celui à laquelle tu as assisté sur ma pseudo mort.

_ Oui, j’ai vu! Lui rétorquai-je d’un ton incertain. Tu comptes me tuer tout de suite.

Riant au éclat, elle me fixa alors que nous continuions à danser.

_ Tu crois que je veux te tuer.

_ Ben … Euh! Ce n’était pas ton but la dernière fois, lui dis-je.

_ Ah! AH! Rigola-t-elle. Je ne veux pas te tuer. Tu es trop précieux et puis j’aime trop de choses en toi pour te sacrifier. Je veux ….

Me laissant perplexe, elle s’éloigna vers la forêt, puis disparut. Me retrouvant seul, égaré, je me mis à ressentir ce qu’elle souhaitait. Hésitant, je ne savais que faire et puis , ne réfléchissant plus, je me suis mis à me déshabiller et je courus vers la forêt rejoindre son appel. Je ne désirai que cela, depuis toutes ces années et, aujourd’hui, j’y cours avec mes quatre magnifiques pattes.