Fic numéro 4

Felipe et Freyda ou plutôt ce qui avait l'air d'être eux, gisaient parterre à côté de moi, comme deux patins gluants et désarticules. J'avais la tête qui me faisait mal et mon corps entier me donnait l'impression d'être prêt à prendre feu d'un instant à l'autre.

Un truc clochait mais je ne savais pas quoi. Pourquoi j'étais parterre moi aussi d'abord ? Et dans mon salon ? Je tournais la tête vers Bill et Eric et lorsque je croisais leur regard ce que je vis me glaça le sang. Ils me regardaient tous crocs dehors, prêts à me foncer dessus et me trancher la carotide. Pourquoi ?

Je secouais ma queue de cheval en faisant marcher mon cerveau de blonde à vitesse grand V pour faire le point sur la situation.Aux dernières nouvelles, on était à New York pour le compte de Felipe et Freyda qui s'étaient alliés pour prendre le contrôle de tous les casinos du pays...jusque là, ok ! On avait tous rendez-vous au Trans World pour s'entretenir avec le directeur et accessoirement faire en sorte qu'il se plie aux exigences de ces chères têtes couronnées ( et vu l'état des têtes, elles n’étaient pas couronnées de succès!) et c'est là que ça se corse...Qu'est ce qu'il s'est passé ensuite ?

 Eric et Bill continuaient à me regarder sans quitter leur position d'attaque, attendant manifestement que je fasse ou dise un truc. Je devais avoir l'air franchement ahurie parce Bill finit par rentrer ses crocs et donner un coup de coude à Eric.

–    C'est bon, je crois que tout va bien maintenant.

Eric se redressa alors de toute sa hauteur sans me quitter des yeux. Il avait cet air que je lui connaissait bien et qui signifiait qu'il me passait au scanner comme si notre lien existait encore.

Après quelques secondes de silence, il daigna enfin m'adresser la parole.

–    Sookie, ça va ? (enfin pas très sûr de lui non plus) Tu...sais qui on est ?

 Mais c'était quoi cette question ? Je me suis pris un coup sur le crâne ou quoi ? Ou c'est lui qui en a pris un pour me poser cette question ?

Avant d'ouvrir la bouche, je sortais mon plus beau regard bovin (pour le coup, j'avais pas besoin de me forcer!).

–    Heu...oui. Bill et Eric. Eric et Bill. Je dois faire les présentations ou quoi ?

La jambe de Bill allait apparemment faire un pas en avant mais son cerveau du l'empêcher car finalement il resta planté sur place comme un piquet.

–    Tu te sens comment ? Tu veux qu'on te donne du sang ?

Je baissais alors la tête vers le reste de mon corps et remarquais la quantité de sang qui inondait mes vêtements et maculait mes mains. A tâtons, je fis le tour de mon anatomie à la cherche d'une potentielle blessure. Rien à signaler. Si.. mon cou ! Purée, je me suis fait bouffer la jugulaire et saigner à blanc !

Purée, je me suis fait bouffer la jugulaire et saigner à blanc !

Relevant la tête vers Bill et Eric (bah oui, j'étais toujours parterre vu que messieurs n’avaient toujours pas daigné me relever!), je sentis la colère me gagner.

–    Qui ? Lequel ?

Mal à l'aise, Eric se racla la gorge avant de parler. Qui ? Redemandais-je en sentant la colère grandir en moi.

–    Sookie ne t'énerve pas, je t'en prie. De quoi tu souviens tu ? Me demanda Bill plein de sollicitude.

–    New Yok, rendez-vous, cacahuète...dis-je en fermant les yeux et me passant la main sur le front tant la colère et la douleur commençait à me peser.

–    Cacahuète ?

Fatiguée, épuisée et éreintée, je tentais de me rappeler pourquoi j'avais dit cacahuète.

–    Le rendez-vous est parti en cacahuète.

–    C'était il y a trois jours, avança prudemment Eric.

–    Trois jours ? Bon, ok vous allez balancer ce qu'il se passe et vite fait les gars parce je sens que ça ne va pas me plaire !

–    On ne sait pas ce que tu es, lâcha Eric.

Ok, faites vous les dents sur ça ! Cher Eric, toujours aussi concis.

–    Quoi ?

Cette fois, le cerveau de Bill paru donner son accord pour que ses jambes bougent parce qu'il s'approcha de moi et se baissa à ma hauteur...sans pour autant me ramasser, bien sûr !

–    Quelqu'un t'a attaqué à New York sans qu'on ne connaisse encore son identité.

–    On la trouvera ! Trancha Eric le regard d'acier aussi froid que la banquise.

–    Oui, on le trouvera...Confirma Bill à Eric le regard lourd de sous-entendu. Se tournant vers moi, Bill reprit son explication.

–    Depuis tu dors sans te réveiller. On t'a ramené chez toi et ce soir, tu viens de te réveiller et tu...enfin...tu...Felipe...Freyda...dit-il en me montrant le tas sanguinolent qui tâchait mon salon.

–    Quoi ? C'est moi ça ? Demandais-je ahurie pour la trentième fois en cinq minutes.

–    Disons que...oui.

–    Pourquoi ?

–    Tu t'es réveillé du pied gauche arqua Eric d'un haussement d’épaule.

Petit canaillou ! Ma patience touchait à sa fin.

 Lorsque que je me réveillais Maître Cataliedès était assis au bord de mon lit.

      - Bonjour Sookie. Comment vous sentez vous ?

Est-ce qu'on pouvait pour une fois me poser une autre question ?

–    Heu...oui mais pourquoi vous êtes assis sur mon lit ? Et mes vêtements ? Pourquoi je suis nue ? Dis-je me remontant les draps jusqu'au cou devant le démon. Où sont Bill et Eric ?

–    Vous les avez tué ma chère amie. Dit-il tout joyeusement et l'air fier comme un coq.

–    Je vous demande pardon ?

–    Vous ne maîtrisez pas vos émotions ce qui fait que vous perdez le contrôle de vos actions d'après ce que j'ai pu comprendre en voyant l'état de votre maison et l'odeur qui s'en dégage.

La gorge serrée et la tête qui me tournait, je tentais de capter ce que l'avocat me racontait.

–    Hein ? C'est tout ce qu'il pu sortir de ma bouche.

–    Écoutez mon enfant, je vais faire simple parce que j'ai quelques affaires à régler mais il semblerait que suite à l'attaque que vous avez subi lors du sommet à New York, vous soyez devenue une sorte de vampire-fée ou de fée-vampire. Il n'y a aucun précédent dans l'histoire mais avec votre grand-père Niall (ainsi donc mon grand-père avait mis son grain de sel, pas étonnant!), nous pensons que par le fait que Dermot et Claude aient vécu chez vous, votre part de fée s'est accrue et que la vampirisation que vous avez subi, vous a transformé en un mélange de deux créatures surnaturelles et que ces deux parts n'arrivent pas à décider de laquelle doit l'emporter sur l'autre. Le petit soucis, c'est que nous ne savons pas comment nous pourrions vous aider à contrôler tout ça.

 - Hein ?

(Et bien oui ! Quand on n'a pas de répartie, on n'en a pas !)

 Purée, ce mal de tête ne me quittait pas ! J'ouvrais les yeux et avec peine, la tête dans du coton, je me rendais compte que j'étais au Merlotte's, mon grand-père me fixant de ses yeux perçants.

–    Sookie, ma petite fille. Tu comprends que tu représentes un danger pour nous tous ?

–    Qu'est ce que je fais là ? Depuis quand vous êtes là ?

Niall me regardant toujours dans les yeux s'avança alors vers moi jusqu'à me présenter un pieu en fer.

–    Je suis sincèrement désolée mon enfant mais tuer tes amis vampires, Sam, ton frère et toute la clientèle d'un bar me pose un sérieux soucis que je ne peux tolérer. Tança-t-il de sa voix de stentor.

Je vis alors Niall s'approcher encore de moi et sentis immédiatement une douleur se propager dans mon torse. Je baissais les yeux et vis le pieu s’enfoncer en moi.

Quoi de plus logique ? Un pieu pour la vampire, du fer pour la fée...

Je n'aurai donc pas de pierre tombale...