Fic numéro 1

J’étais en train d’essuyer consciencieusement les verres derniers le bar, cherchant un moyen de détendre l’atmosphère particulièrement fraiche ce soir, quand il est entré. La température de la pièce a encore chuté de plusieurs degrés en une fraction de seconde. D’un coup d’œil inquiet, j’évaluais la réaction de mon amie.

Sookie n’avait eu pas besoin de se retourner, elle savait, et s’était figé. Elle, qui avait déjà passé la soirée à envoyer paître tout le monde, cassant des verres, renversant des plats, m’envoyant balader dès que j’essayais de lui parler, grimaça de colère.

Elle ferma les poings, fit, de toute évidence, un énorme effort pour se maitriser et se remis à desservir la dernière table encore occupée.

     - Shérif … Le saluais-je poliment quand il s’approcha, ayant prit soin de passer loin d’elle.

       - Sam… me répondit-il chaleureusement.

Il resta me regarder avec une certaine douceur dans le regard qui m’étonna un peu.

      - Je peux ?

Je haussais des épaules, un peu surprit.

      - Oui, mais on ferme dans 10 minutes.

      - Hm, je sais, je voulais juste te parler.

    - Ah ? À moi ? Je lui indiquais le tabouret près de lui et me retourna pour attraper une bouteille de True Blood. Je la chauffais en constatant que les trois derniers clients du Bar avait filé, me laissant seul entre le feu et la glace : sympa…

     - Merci. Dit-il en prenant la bouteille de mes mains.

Sookie avait disparue en cuisine. Il soupira.

     - Elle souffre. Murmura-t-il d’une voix triste.

     - Enormément.

     - Je n’ai pas voulu ça.

     - Je sais, tu n’y es pour rien. Enfin… j’espère ! ponctuais-je ma phrase avec plus de sévérité dans la voix que j’en avais souhaitée au départ.

Il me fusilla du regard, semblant être triste et choqué que je puisse le penser. Puis une nuance résignée l’adoucit.

     - Oui, je peux comprendre que tu as un doute, forcément.

Il bu une gorgée puis son visage s’éclaira d’un petit sourire triste. Il frotta ses yeux et ouvrit les mains d’un air impuissant.

     - Tout ça, c’est pour la protéger, tu en as conscience, non ?

Je voulais le fin mot de l’histoire et sa propre version alors le l’invitais à développer d’un hochement de tête. Bill fit une moue amusée et se plia à ma demande.

     - Eric était bloqué, piégé. La reine d’Oklahoma s’était arrangé avec notre roi, ils lui avaient posé un ultimatum. Leur plan était simple : elle récupérait Eric, Felipe espérait récupérer Sookie et Eric aurait ainsi puni au-delà de l’imaginable.

Bill fronça les sourcils, balayant ce souvenir désagréable. Puis son expression changea :

     - Tout s’est joué lors de la soirée d’intronisation du nouveau régent. La reine est venue nous prévenir juste à temps, nous n’avons eu que quelques minutes pour réfléchir. (Silence) Non mais tu aurais vu la tête du roi ! Alors qu’Eric rendait officiellement son poignard a Sookie, il avait déjà ouvert la bouche pour lui offrir sa protection, mais il n’eu pas le temps de prononcer un seul mot, elle se tourna vers moi et me l’offrit devant tout le monde !

Bill se rappelle ce détail avec beaucoup de plaisir apparemment. Intéressé, je me rapprochais de lui en posant mes coudes sur le bar.

     - Felipe venait juste de m’attribuer la zone, m’assurant confiance et protection devant tous. En me mariant avec Sookie alors que je venais de reprendre son poste de shérif, Eric l’avait bien baisé, mettant Sookie a l’abri de sa convoitise.

Bill rit doucement.

     - Tu aurais vu sa tête quand Sookie, s’est retournée et lui a fait face, lui adressant son plus grand sourire. Felipe était vert, j’ai cru qu’il allait vomir. Eric est parvenu à cacher sa jubilation mais la reine, à son bras, n’a pas pu s’empêcher d’éclaté de rire. Elle n’appréciait pas beaucoup De Castro et était ravi qu’Eric ait pu trouver une solution pour s’en sortir à bon compte. Eric et moi avons été très agréablement surprit d’ailleurs car on avait peur qu’elle cherche à nous nuire mais non, elle souhaitait l’harmonie dans son couple et nous a promis sa protection. Sookie a tenu bon toute la soirée… Elle a été formidable, j’étais tellement fier d’elle ! Mais dès son retour à Bon Temps, elle a craqué.

     - Et donc toi, tranquillement, tu récupère le poste d’Eric et sa femme en prime !?

Je me faisais l’avocat du diable car il m’avait déjà convaincu, mais Bill accepta pourtant le ton lourd de reproche en baissant légèrement le museau.

     - C’était l’idée d’Eric, si il estime que je suis digne de sa confiance, pourquoi pas toi ? De toute façon, Pam le suit pour rester son bras droit, à ses cotés. Qui donc aurait pu reprendre la zone ? Et puis, t’ai-je donné une seule fois l’occasion de penser que mon amour pour Sookie n’est pas sincère ? Eric le sait, lui: je l’aime, je l’ai toujours aimé, protégée. Je l’aimerais toujours…

Bill changea de tête et une ombre amusée couru sur ses lèvres.

     - même si elle ne me laissait jamais profiter de notre lune de miel. Ce que je n’espère pas !

Il s’appuya le menton sur sa main d’un air navré, ce qui me fit sourire.

     - Je n’arrive même pas à l’approcher a deux mètres… imagines !

Il roula des yeux a mon intention, je me mordis la joue pour ne pas rire. Puis, perdu dans ses pensées, il repris un air sérieux.

     - Je veux juste lui parler, la prendre dans mes bras. ça fait déjà trois jours et elle est toujours furieuse, comme si c’était ma faute. Grogna-t-il comme pour lui-même.

     - Alors que c’est la mienne. Constatais-je soudain.

Le vampire me fixa, surprit.

     - Si elle n’avait pas utilisé le cluviel pour moi, elle aurait pu l’utilisé pour lui.

     - Je ne suis pas certain qu’elle le souhaitait, Sam. Murmura Bill, amer. Je ne suis pas certain qu’elle était parfaitement heureuse avec Eric de toute façon. D’ailleurs, je ne pense pas qu’elle pourra trouver le bonheur à mes cot…

     - Mais non ! C’est juste qu’elle enrage de, non seulement avoir perdu Eric, mais de se retrouver –encore une fois- mariée de force a un vampire. Il lui faut juste un peu de temps.

Bill hocha la tête d’un air septique. Après un moment de réflexion, il leva sur moi ses yeux bleu glacés et m’adressa un sourire bienveillant.

     - Tu es vraiment quelqu’un de bien, mon ami. Sookie a fait le bon choix en te sauvant. Pendant des années, j’ai supporté de la voir dans les bras d’un autre. Je pourrais encore le faire. Ce mariage n’est qu’un acte de protection, elle reste libre a mes yeux. La seule chose qui m’importe c’est son bonheur.

Il se leva et chercha son porte feuille.

     - Non, c’est moi qui offre… murmurais-je en analysant de ce qu’il venait de dire.

J’écarquillais les yeux, nauséeux. Non, il n’avait pas pu envisager ça.

     - Sam, je ne suis pas venu te parler de mes problèmes de toute façon. Je voulais que tu saches que je dois partir quelque jour pour le mariage d’Eric. Pourras-tu garder un œil sur Sookie pendant ce temps ?

La gorge serré, je murmurais un « oui » étouffé.

     - Merci. Et si elle a besoin…

Bill, le visage défait, cherchait ses mots.

     - … de … réconfort. Ou de … se sentir libre. Sois certain que je préfèrerais toujours que ce soit avec quelqu’un de bien, quelqu’un que je connais, quelqu’un que… j’estime, tu comprends ?

Je le dévisageais, horrifié. De toute évidence, Bill souffrait énormément de me dire ça. Je niais doucement. Il haussa des épaules.

     - Il faut juste qu’elle soit heureuse, Sam. C’est la seule chose qui importe.

Il me fit un sourire triste et la seconde d’après, avait disparut. Je frottais mon front, bouleversé.

     - Qu’est ce qu’il voulait ? Aboya Sookie, hargneuse, en revenant de la cuisine quelque minutes plus tard.

Sans un mot, je contournais le bar et la prit dans mes bras.

     - Faire ça. Il t’aime Sookie, tu n’imagine même pas a quel point.

Désarçonnée, elle se laissa faire. Puis, tout doucement, me rendant le câlin, elle se mit à pleurer. Si. Elle savait. L’espoir était donc permis.