Fic numéro 4

Le choix de Sookie

Depuis l’enterrement de Terry, un silence pesant s’était abattu sur la ville. Le calme avant la tempête. Les habitants de Bon Temps sortaient peu de chez eux. Chacun profitant de sa famille et cherchant à éviter les vampires au maximum. Plusieurs personnes avaient entendu parler d’un groupe de vampires marchant en plein jour à la lumière du soleil. De plus, les conséquences de l’hépatite V distillée dans le Tru Blood s’étaient répandues comme une traînée de poudre dans le monde entier. Un climat de terreur s’était clairement installé. Moi-même je n’étais pas rassurée mais heureusement je n’étais pas seule. Alcide veillait sur moi. Ce soir, je l’avais invité à dîner à la maison. Je me rappelle de la dernière fois que j’avais invitée un homme. Cela ne s’était pas déroulé comme je l’avais espéré. Mes mésaventures avec Ben, ou devrais-je dire Warlow, me hantaient encore.

Quelqu’un frappa à la porte. C’était Alcide. Lorsque j’ouvris la porte, je le découvris un bouquet de fleurs à la main. Je lui avais pourtant dit que ce n’était pas un rencard même si je n’en étais pas très sûre moi-même. Quoiqu’il en soit c’était très mignon de sa part.

• Salut.

• Salut Sookie.

• Entre.

• Je ne voulais pas venir les mains vides, dit-il en me tendant les fleurs.

• Merci Alcide, c’est très gentil de ta part.

Je pris les fleurs et les portai à mes narines pour humer leur parfum. Elles sentaient bon la fraîcheur d’un jardin en pleine éclosion.

• Je vais les mettre dans un vase. Mets-toi à l’aise, je t’apporte une bière.

Après avoir disposé les fleurs, je revins de la cuisine avec deux bières. Je lui en tendis une et pris place sur le canapé en face de lui.

• Comment vas-tu Sookie ?

• Plutôt bien. Et toi ?

• Ça va. J’essaie de me sortir de toutes ces conneries avec la meute. Mais je ne veux pas t’embêter avec mes problèmes.

• Hey, le coupais-je, tu peux toujours me parler de tes problèmes. Je suis là, ne l’oublie pas.

• Je sais Sookie. C’est juste que ce soir je n’ai pas envie que l’on parle de tout ça. Si on passait seulement une soirée tranquille sans penser à tout ce que l’on a traversé ?

• J’approuve à 100% ! rétorquais-je avec un grand sourire.

Pour respecter notre promesse, la soirée se passa tranquillement nous racontant notre enfance, nos préférences en matière de cinéma ou de littérature et n’évoquant à aucun moment nos états d’âme. Un moment d’échange très simple entre deux personnes apprenant à se connaître, car même si nous nous connaissions depuis un certain temps nous ne savions presque rien l’un de l’autre.

• C’était une soirée très agréable, lançais-je à la fin du dessert.

• Ouais très agréable même. Le repas était exquis.

• Merci Alcide, je suis contente que tu sois venue.

Dans le hall d’entrée, au moment de se dire au revoir, je le voyais hésiter à me demander quelque chose. Bien entendu, grâce à mon don de télépathie, je savais très bien de quoi il retournait.

• Oui tu peux, lui dis-je simplement.

Il tourna la tête vers moi d’abord perplexe puis son visage se détendit et il comprit le sens de mes mots.

• J’oublie parfois que tu peux lire dans mes pensées, répondit-il.

• Je suis désolée, je le fais sans m’en rendre compte.

• Ne sois pas désolée. Si tu n’avais rien dit, je n’aurais peut-être pas eu le courage de faire ça.

Il s’avança vers moi et m’embrassa tendrement. Ses lèvres étaient douces et la rugosité de sa barbe n’était pas désagréable bien au contraire. Sa langue s’enroula autour de la mienne avec savoir-faire et il me pressa contre lui de ses bras puissants. Puis il se retira et m’interrogea du regard. Il attendait mon feu vert pour continuer. Mes yeux descendirent lentement jusqu’à ses lèvres et cela lui suffit car il reprit mes lèvres plus intensément en m’entraînant à l’étage.

Arrivés dans ma chambre, j’étais déjà en sous-vêtements et lui torse nu.

• Ne t’en fais pas, je ne vais pas te vomir dessus cette fois-ci, dis-je en rigolant.

• Ravi de l’apprendre, répondit-il sur le même ton.

Il m’ôta le reste de mes vêtements et je me retrouvai nue devant lui. Il me contempla pendant quelques secondes, savourant la vue que je lui offrais.

• Tu es si belle. Il y a si longtemps que j’attends ce moment.

• Je sais. Viens.

Il m’allongea sur le lit tout en m’embrassant puis fit parcourir ses mains habilement partout sur mon corps. Ses caresses étaient sensuelles et sa peau brûlante de désir. Ses baisers se firent bientôt de plus en plus intenses, de plus en plus passionnés. Mon cœur battait à cent à l’heure tellement je le voulais. Mes gémissements d’impatience se faisaient entendre.

• Que veux-tu Sookie ? Dis-le.

• Toi. Je te veux toi, haletais-je d’une voix rauque.

Sur ces mots, il entra en moi d’un coup sec. Cela me fit me cambrer instantanément. Un léger cri m’avait également échappé, non pas de douleur mais de surprise. En effet, sans trop savoir pourquoi, peut-être par habitude, je m’étais attendue à ressentir un léger froid en moi comme lorsque je couchais avec Bill ou Eric. Mais là une chaleur intense m’avait envahi. C’était à la fois étonnant et rassurant. Je me rendis soudain compte que c’était la première fois que je faisais l’amour avec quelqu’un qui n’était pas techniquement mort.

Après cette petite prise de conscience, je me concentrai à nouveau sur l’instant présent. Cette douce chaleur qui me submergeait avec brio était enivrante et voir les muscles saillants d’Alcide s’agiter devant moi était un spectacle exaltant. L’orgasme nous envahit tous les deux au même moment et ce fut de l’extase à l’état brut. Il retomba sur moi en respirant bruyamment puis se déplaça sur le côté pour ne pas m’écraser de son poids. Il m’entoura de son bras et je posai ma tête sur son épaule. Nous restâmes silencieux pendant de longues minutes.

• Tout va bien ? me demanda-t-il au bout d’un moment.

• Oui tout va très bien. Et toi ?

• Mieux que jamais.

• Je me sens bien dans tes bras. Je me sens en sécurité.

• Tu l’es bébé. Jamais personne ne t’atteindra avec moi près de toi.

Ce petit nom affectif me fit sourire.

• Je m’inquiète pour toi tu sais, ajouta-t-il.

• Pourquoi ?

• Ecoute, je sais qu’on a dit que c’était une soirée tranquille sans parler des problèmes mais…

• Vas-y dis-moi, l’encourageais-je.

• Il y a pas mal de rumeurs qui circulent concernant les vampires infectés par l’hépatite V. On entend parler de mutation du virus. Certaines zones commencent à être touchées sévèrement et l’épidémie se répand comme du venin.

• Mon dieu, est-ce que tu penses que nous devrions être inquiétés à Bon Temps ?

• La Louisiane est un vrai nid à vampires. La région va forcément être touchée et beaucoup de vampires gravitent autour de toi. Je serais plus rassuré si tu venais habiter avec moi pendant quelques temps.

• Mais ici c’est chez moi, balbutiais-je. Je ne suis jamais partie quelque soit le danger. J’ai affronté des ennemis bien pires et je n’ai pas fui, protestais-je.

• Je sais Sookie. Si tu ne veux pas partir d’ici alors laisse-moi emménager avec toi….de façon temporaire. Je sais que notre relation commence à peine et je ne sais même pas si nous sommes un couple à l’heure actuelle. Je veux juste te protéger. S’il t’arrivait quoique ce soit, je m’en voudrais de ne pas avoir essayé de tout faire pour garantir ta protection.

• Je ne sais pas non plus si nous sommes un couple. Je ne sais pas si je suis prête à recommencer quelque chose.

• Je ne veux pas te brusquer. Laisse-moi juste te protéger et quant à notre relation, il faut lui laisser du temps. J’attendrais le temps qu’il faudra.

• Ok, je vais y réfléchir.

Il hocha la tête satisfait. Après un second round, le sommeil s’empara de nous. Le lendemain matin, j’étais dans la cuisine pendant qu’Alcide prenait une douche. Je devais me dépêcher si je ne voulais pas être en retard au boulot. Le réveil coquin de mon loup-garou avait duré plus longtemps que prévu. J’avais beaucoup réfléchi cette nuit à notre conversation sur l’oreiller et j’en étais arrivée à la conclusion qu’Alcide avait raison. Aujourd’hui qui pouvait me protéger à tout moment ? Jason ? Non, il était bien trop accaparé par sa nouvelle petite amie vampire. Eric ? Il était parti je ne sais où et personne ne semblait savoir s’il reviendrait un jour. Sam ? Sa nouvelle vie lui prenait beaucoup de temps. Il allait être père et voulait se lancer dans la politique pour améliorer la vie des habitants de Bon Temps. Bill ? Lui aussi était bien trop occupé avec l’écriture de son livre et puis un fossé immense nous séparait désormais. Niall ? Il était reparti dans un autre monde et je ne savais pas non plus si je le reverrais un jour. Bref, il n’y avait personne. Personne à part Alcide. Un mauvais pressentiment me taraudait depuis plusieurs jours et moi aussi je sentais qu’une grande menace allait s’abattre sur nous. Si les épreuves que j’avais traversées m’avaient appris quelque chose, c’était de toujours anticiper le danger. Il fallait se préparer à toute éventualité et agir en connaissance de cause.

Certaine de ma décision, je laissai un double de mes clés à Alcide avec un mot à côté.

«  Prends cette clé.Elle est à toi aussi longtemps qu’il le faudra. Je suis contente de t’avoir près de moi. A ce soir.

Sookie. »

Je sortis de la maison avec la sensation que par ce geste, une nouvelle page de ma vie venait de s’ouvrir. L’avenir nous dira si ce choix était la bonne décision….