MiniFic 4

Tome 11, page 248. Bill découvre Sookie, nue, dans ses bras…

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- D’acc… Plus tard.
 Ce maudit sommeil qui l’engourdit et le tient prisonnier alors que pourtant il voudrait tant avoir toute sa lucidité à cet instant ! Il y a quelque chose d’important, mais impossible…
 Dans les nimbes de sa conscience, sans vraiment savoir pourquoi, Bill revit des bribes de son enfance.
Noël…
 Oui, le matin de Noël. Leur famille était très pauvre mais ce matin était unique car son père partait à l’aube chez le boulanger acheter une brioche. Une brioche chaude, moelleuse, douce sentant merveilleusement bon…

 Exactement comme ce qui recouvre son corps en ce moment.
Noël… ce moment magique où une surprise l’attendait à son réveil…
Exactement comme maintenant.
Hein ?
Non, il doit rêver, c’est impossible !
 Au prix d’un effort colossal, il se force à éclaircir ses idées et analyser ses sensations. Sous son dos, la terre humide et cette odeur familière : si, il est bien chez lui, dans sa cave.
Bon.
Sur son ventre, brûlante comme le soleil malgré ses frissons de froid et de peur… Sookie.
Sookie est là ! Étendue nue sur son corps aussi nu que le sien.
Ben v’là aut’chose !
Au dessus : des rires. Bill fronce les sourcils et esquisse un mouvement. Aussitôt Sookie le bâillonne de sa main.
- Sookie ? parvient-il à chuchoter.
Lourd silence… les hommes en haut tendent l’oreille aussi apparemment.
- Chut !
Chut ?! Elle est mignonne, elle ! Bill à douze mille questions qui lui viennent à l’esprit en une seconde. Cédant à la tentation, Bill parvient à faire fonctionner son bras droit et laisse sa main s’aventurer sur les courbes frémissantes de l’amour de sa vie.
Oui, c’est ça, toute nue.
Entièrement.
Bill ouvre la bouche pour laisser ses crocs s’allonger. Il n’y a pas qu’eux qui réagissent à cette
situation d’ailleurs. Tiens ? Ça la fait rire… Bill sourit.
 Le soleil se couchera bientôt, très bientôt mais pour l’heure il écrase le vampire de toute sapuissance dans sa léthargie diurne et son instinct lui dicte qu’il n’y a pas de danger immédiat; il n’a donc pas besoin de lutter contre cette force magique qui le cloue au sol. Aussi, il se détend et sombre à nouveau dans une semi-conscience. Son sourire d’élargit en imaginant la tronche d’Eric s’il apprenait ça. Le téléphone serait bien plus prudent, les échanges téléphoniques qu’ils avaient au sujet de sa femme étaient souvent des plus savoureux mais là, rien que pour voir sa tête ! La surprise d’abord, puis aussitôt l’incrédulité… suivie par une sombre colère… hum… délectable !
 Mais dangereux aussi…
 Pour lui peut-être mais aussi pour elle. Non, trop dangereux pour elle, Eric ne peut pas être mis au courant. La raison de Bill vacille, le corps frémissant de Sookie embrase son imagination. Donc, ils garderont le secret… alors peut-être que ?
Non, elle sera contre, forcément, elle n’est certainement pas venue pour ça. Mais Bill se souvient du cimetière et du coffre et de l’étrange facilité avec laquelle elle avait pardonné son manque … heu… de tact. Donc peut-être qu’une simple glissade maladroite suffirait à amorcer… ?

Plein d’espoir, Bill, enfin parfaitement lucide, enroule ses bras autour de Sookie et tend l’oreille. Enfin, le soleil se couche et les hommes s’en vont. Aussitôt, Sookie, rassurée, se détend et se love contre lui. Le beau brun se mord la lèvre : une occasion comme ça ne se représentera pas de sitôt. Il ressert son étreinte et bascule pour se retrouver sur elle, étroitement prisonnière de ses bras musclés.
- C’est Noël bientôt ? murmure Bill à son oreille, s’installant entre ses cuisses avec douceur. Mon cadeau est arrivé en avance ?
Sookie rit doucement. Bill a le vertige. Elle est là, juste là. Il manque quoi ? Rien, hop, un coup de hanche et l’affaire est dans le sac !
Ou la brioche est dans le four, dans ce cas précis.
Bill sourit. Cette bonne humeur atténue un peu la force de son désir.
- Je suis désolée de te déranger chez toi, Bill…
Bill entend la voix mais pas les mots. Il imagine déjà les soupirs, le plaisir, la saveur de son sang coulant dans sa bouche…
Mais Sookie pose une main sur son épaule et rajoute d’une voix nerveuse :
- Mais ils en avaient après moi…
Bla bla Sookie emergency bla.
 Bill soupire. Nom d’une brioche, elle n’est vraiment pas d’humeur ! Alors qu’elle donne des explications que Bill n’écoute que d’une oreille, il compare l’ampleur de son désir à l’amour qu’il lui porte et prend sa décision. Non, pas de glissade intempestive aujourd’hui.
 Mon dieu ce qu’il peut l’aimer pour renoncer à ça ! Dépité, Bill enfouit son visage dans le cou
de Sookie. Ses cheveux encore humides exhalent sa fragrance intime : sucrée, caramélisée…
 Du caramel. Bill n’en avait jamais goûté. L’odeur était agréable pourtant. Il se souvient très bien de cette nuit où il en avait senti pour la première fois en passant devant cette confiserie française à la Nouvelle Orléans. Les chichis et autre carambars au beurre salé remplissaient l’air de senteurs exquises. Sur ce trottoir, il avait dû éviter deux gamins qui se disputaient un sucre d’orge.

Aussitôt, il repense à Eric et ne peut s’empêcher de rire silencieusement. La confiance aveugle que Sookie lui témoigne à cet instant est sa plus belle victoire contre ce crétin qui pourtant n’en saura jamais rien. 

Mais lui sait.

Dorénavant, il n’a plus aucun doute.